Les Mondes d'Orichalque
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 Le linceul du temps

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yorh
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yorh


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MessageSujet: Le linceul du temps   Le linceul du temps I_icon_minitimeSam 5 Oct - 17:57

Pas de craie, pas cette fois.

Runes, cercles et traits s'emplissaient lentement d'argent en fusion, laissant le grésillement du métal fondu s'enchevêtrer dans la longue lituanie de l'ensorceleur. Cinq cercles concentriques cachaient entre leurs anneaux les ombres déformées de l'étoile centrale. Douze pointes. Douze pointes chacunes reliées à un pentacle par de longues et complexes chaînes de runes. Là où l'étoile centrale entrait en contact avec les chaînes de runes se trouvaient systématiquement un saphir de la taille d'un poing. Une magnificence dans la taille que la magie seule pouvait offrir, un scintillement dans chaque face que les arcanes seules pouvaient concéder, et une vie, une vie propre que le sacrifice seul pouvait engendrer. Pour ce rituel-ci, rien n'était pareil. Les odeurs habituellement persistantes d'encens, de thym et d'aconit s'étaient tues. Ici ne planaient plus que des senteurs rares et onéreuses que très peu de mages se permettaient d'employer. Du lichen d'or des tréfonds avait été réduit en poudre et s'égrenait par magie dans l'argent alchimique qui se répendait lentement, de la sève de tréans millénaires s'échappait en faible volutes de fumés au milieu des douze pentacles, une pâte étrange mêlant soie d'arraignée éclipsante, muqueuse de dragon et cerveau de cubes gélatineux ancestraux tapissait l'étoile centrale. Enfin, une odeur s'élevait, dominant toutes celles que l'on pouvait sentir, la dominant tout comme son ancien propriétaire avait passé sa mort à poser sa domination. Cette senteur macabre était celle du sang de vampire, le sang de ceux qui ne saignent plus, celui qui ne peut être arraché qu'aux plus puissants patriarches vampires, ces seigneurs de l'éternité, princes parmis les non-morts. Les douze pentacles gémissaient dans l'étreinte glaciale de la vie d'outre-tombe. L'écoulement de l'argent s'acheva dans le sang maudit sans que le moindre bruit dinstinctif ne soit audible. Malgré qu'aucun bruit ne s'éleva, un observateur attentif aurait put voir l'argent se veiner rapidement d'un rouge sombre battant un rythme, continuant de battre malgré que le propriétaire de ce sang ne soit plus, continuant de battre temps que la mort existerait encore.

Vers le centre de cet étrange spectacle se tenait Kormenial Denorial de son nom de naissance et Gregorius Enferdansant de son nom de mage. face à lui, au centre exacte de l'immense pièce, un piédestal d'adamantite veiné d'éùeuraude battait lui aussi. En revanche, ce battement-ci n'était pas ryhmé sur par un coeur vivant ou mort, il était rythmé par l'écoulement aussi lent que celui de l'argent des paroles du sortilèges. Ces paroles étaient elles-même rythmées par le crépitement de l'épais grimoire de cuir de gorgonne placé sur la colonne de métal. Crépitement engendré par l'absorption progressive de toute la magie que la région pouvait fournir sur un rayon de deux kilomètres.

La voix de Kormenial récitait méthodiquement les mots du puissant sort qu'il avait créé, et comme l'ombre de son chant, le livre de cuir lui susurrait les mots à prononcer. Non, ce murmure n'était pas une ombre, il était le corps en mouvement dont Kormenial était devenu l'esclave.

Soudain, l'argent s'illumina et les cris de tous ceux que le patriarche vampire avait condamné à l'outre monde se firent entendres dans la pièce. Des flammes immenses s'élevèrent dans chaques pentacles, laissant émerger des puissances dévastatrices que nul n'était censé pouvoir convoquer. Dix des douze pentacles virent leurs flammes mourir et laissèrent place à des orbes miroitantes : Des orbes draconiques. Une pour chaque dragon chromatique et une pour chaque dragon métallique. Enfin, au pentacle Nord apparu Orcus, le terrible seigneur démon des morts-vivants qui avait été attiré par le sang de patriarche vampire, et au pentacle Sud apparut Asmodée, grand seigneur des sept enfers que l'ambition seule d'un si puissant rituel avait intéressée.

Il expliqua sa requête. Orcus explosa de rire et Asmodé laissa échapper un sourire. Le rire s'arrêta brusquement, tout comme le sourire du seigneur des sept enfers. Les deux êtres sentaient leur puissance se faire drainer par le sortilège, tout comme les dix dracosires prisonniés de leurs orbes. Les douze saphirs s'illuminèrent, relachant chacun les douze souhaits majeurs qu'ils contenaient. Dans une déferlante de magie comme le plan primaire n'en avait jamais connu, la pâte enchanté recouvrant l'étoile se mit à vibrer tandis que toute la puissance du rituel s'y retrouvait piégée.

Kormenial était seul. Il se tenait au milieu d'un couloir dont seuls les extrémités lointaines semblaient éclairées et un léger bruit d'engrenage se faisait entendre. Deux silhouettes vaguement humanoïde se formèrent, une de chaque côté du couloir. Chaque silhouette noire ouvrit un oeil unique. Kormenial pouvait les voir, ils savait qu'ils étaient là, il savait à quoi ils ressemblaient, mais pourtant il n'arrivait pas à s'en souvenir. Quand son regard se braquait sur l'un d'eux, s'était toujours la première fois et leur image refusait de se graver dans sa mémoire. Reprenant son aplomb, il leva une main vers un des deux êtres.

Rien ne se passa.

Dérouté par l'échec de son sort, il commença à prendre peur : était-ce donc pour cela que les seigneurs infernaux s'étaient moqués de lui ? son sort avait réussis mais ces deux personnes n'étaient pas sensés être là.
Il tenta de prendre la parole d'une voix chevrottante.

-Qui... qui êtes vous ?

Il avait entendu leurs voix, savaient quels paroles elles avaient prononcé, mais était de nouveau incapable de savoir quel était le son de leur voix.


-Nous sommes les gardiens du temps. L'oeil du passé et l'oeil du futur, tous deux fixés sur le présent qui avance à un rythme bien précis. Toi tu es Kormenial Denorial, et tu as tenté de briser ce rythme parfait en t'extirpant du cours du temps. Bravo, aucuns humain n'avait réussis à s'en extirper jusqu'ici, malheureusement personne ne pourra s'en souvenir, tu t'es extirpé du cours du temps pour pouvoir l'influencer à ton bon vouloir et noius ne poouvons pas te laisser faire cela.

Les murs de pierres disparurent, laissant apparaître des milliards d'engrenages extrêmement complexes et, plus bas, sous Kormenial, une immense bouche ouverte.

-L'oeil du présent s'est clos sur toi, il ne veut plus te voir en son sein. Plus aucun présent ne sera le tien, ainsi est la punition du temps. Tu vas rejoindre la gueule de l'oublis, la gueule du Néant, adieux Kormenial.

soudain, la gravita sembla affecter le mage qui chuta dès lors en hurlant vers la bouche noire l'attendant plus bas.


Kormenial Denorial ? quel est ce nom ? personne ne se souvient de l'avoir un jour rencontré, pas une pierre, pas une motte de terre n'a le souvenir de son contact. Non. cet homme n'a jamais existé, il n'a jamais été inscrit dans le tissus de la réalité.

Non. Quelque chose ne va pas. Une erreur, quelque part. Kormenial Denorial ? Oui, je m'en souviens. Après tout, c'est lui qui m'a créé. Mais maintenant, qui donc peut en douter ? Je me suis créé moi même, je suis une idée venu m'implanter dans l'esprit d'un des mages les plus puissants n'ayant jamais existé. Il a voulu me donner vie et dans son travail acharné, il ne s'est pas aperçu qu'en me nourrissant de sa puissance, c'est moi qu'il servait, et non son propre intérêt. Je suis le seul à me souvenir de Kormenial, le seul à pouvoir défaire les fils de la réalité et modifier le cours de l'histoire, je suis le seul passeur pouvant contourner la vigilance des gardiens du temps, le seul à pouvoir me souvenir d'une rencontre avec eux,

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